Arrêter de fumer est l’une des décisions les plus bénéfiques que vous pouvez prendre pour votre santé. Mais soyons honnêtes, ce n’est pas une démarche facile.
La dépendance à la nicotine, cette substance qui vous procure une sensation de plaisir et de détente, rend le sevrage tabagique particulièrement difficile. Heureusement, il existe aujourd’hui de nombreuses méthodes pour arrêter. Le remboursement du sevrage tabagique par l’Assurance Maladie et/ou votre mutuelle est même possible !
Dans cet article, nous allons explorer ensemble les différentes méthodes pour arrêter de fumer et comment vous pouvez bénéficier de la prise en charge de ces traitements. Prenez le temps de vous informer et faites un pas de plus vers une vie sans tabac.
Navigation rapide :
I – Comment arrêter de fumer ?
Le sevrage tabagique : qu’est-ce que c’est ?
Le sevrage tabagique, c’est l’action d’arrêter de fumer et de libérer votre corps de la dépendance à la nicotine. Cette dépendance, vous la connaissez bien : c’est ce qui vous pousse à allumer une cigarette pour vous calmer, vous motiver ou vous concentrer. Vous en arrivez à associer la cigarette à des moments précis de votre journée, que ce soit le café du matin ou la pause avec les collègues.
Mais il est important de se rappeler que fumer met sérieusement votre santé en danger. Vous savez déjà que le tabac est à l’origine de nombreuses maladies graves comme les cancers, des maladies cardiovasculaires et des maladies respiratoires.
En arrêtant de fumer, vous améliorez non seulement votre santé, mais vous retrouvez aussi une meilleure qualité de vie : plus d’énergie, un souffle retrouvé, et des économies non négligeables !
Pour réussir votre sevrage, vous devez remplacer la nicotine de manière sûre, sans les substances toxiques contenues dans le tabac.
C’est ici qu’interviennent les substituts nicotiniques. Ils apportent à votre organisme la dose de nicotine dont il a besoin, tout en vous aidant à éviter les substances nocives du tabac.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est aussi crucial de changer vos habitudes. Identifiez les situations qui vous poussent à fumer et trouvez des alternatives. Pourquoi ne pas remplacer le café du matin par une tisane, ou aller marcher plutôt que de faire une pause cigarette avec vos collègues ? L’arrêt du tabac est d’abord une démarche personnelle, mais c’est aussi un défi pour lequel votre entourage est important.
Les moyens de sevrage tabagique
Arrêter de fumer nécessite des outils et des stratégies adaptés pour réussir. Alors, par où commencer ? Quels moyens pouvez-vous utiliser pour dire adieu au tabac une bonne fois pour toutes ?
1 – Le soutien psychologique
Vous l’avez sûrement déjà entendu, mais il est essentiel de rappeler que la motivation personnelle est la clé du succès. Se lancer seul dans cette aventure peut être décourageant. C’est pourquoi il est important de chercher du soutien.
Parlez de votre décision à vos proches, votre famille, vos amis et collègues. Impliquez-les dans votre démarche. Leur soutien peut faire toute la différence lors des moments difficiles !
En plus du soutien de votre entourage, il est recommandé de faire appel à un accompagnement professionnel. Prenez rendez-vous avec votre médecin pour discuter de votre situation.
Tabac Info Service propose aussi un suivi téléphonique avec un tabacologue, un professionnel de santé spécialisé dans le sevrage tabagique. Vous pouvez aussi opter pour l’e-coaching via leur application. Ces outils vous fournissent des conseils personnalisés, vous aident à rester motivé et vous donnent des astuces pour surmonter les envies de fumer.
2 – Le sevrage tabagique de première intention
Lorsque l’on parle de traitements médicamenteux pour le sevrage tabagique, on pense tout de suite aux substituts nicotiniques. Ces produits sont conçus pour vous aider à gérer les envies soudaines de fumer en apportant à votre corps la nicotine dont il est devenu dépendant, mais sans les substances toxiques du tabac.
Les substituts nicotiniques se présentent sous plusieurs formes, et chacun d’entre eux a un rôle spécifique :
- Les substituts nicotiniques oraux : gommes, comprimés, pastilles, inhaleurs, sprays buccaux… ils sont conseillés pour pallier les pulsions soudaines. Par exemple, lorsque l’envie de fumer vous prend, mâcher une gomme à la nicotine peut calmer cette envie en quelques minutes.
- Les patchs : ils libèrent de la nicotine de manière continue tout au long de la journée. Ils sont conçus pour satisfaire vos récepteurs de nicotine de manière stable, réduisant ainsi les sensations de manque.
L’utilisation combinée de ces deux types de substituts est souvent recommandée pour augmenter vos chances de réussite. En effet, les études montrent que combiner les patchs avec un substitut oral augmente de plus de 50 % vos chances d’arrêter de fumer.
Ces substituts peuvent être prescrits par un large éventail de professionnels de santé : médecins, sages-femmes, médecins du travail, dentistes, infirmiers et kinésithérapeutes. Vous avez donc plusieurs options pour obtenir l’accompagnement nécessaire.
Cependant, il est important de savoir que ces substituts ne suppriment pas l’addiction à la nicotine. C’est pourquoi il est essentiel de réduire petit à petit la dose ou la fréquence d’utilisation pour, au final, se libérer complètement de cette addiction.
3 – Les traitements de seconde intention
Si les substituts nicotiniques ne suffisent pas, ou si vous êtes fortement dépendant, d’autres options sont disponibles.
La varénicline, par exemple, est un médicament conçu pour tromper les récepteurs nicotiniques de votre cerveau. Ce médicament est prescrit après l’échec des premiers traitements et est particulièrement efficace chez les personnes très dépendantes. Cependant, il n’est pas recommandé pour les femmes enceintes ou allaitantes.
Un autre médicament, le bupropion, peut également être prescrit pour réduire les envies intenses de fumer. Bien qu’il soit moins efficace que la varénicline ou les substituts nicotiniques, il peut être utile dans certains cas. Toutefois, le bupropion est décrié car il :
- est moins efficace que la varénicline et les substituts nicotiniques;
- peut provoquer des effets secondaires, comme des insomnies ;
- peut interagir avec d’autres médicaments
Il est donc rarement recommandé par les médecins.
II – Comment obtenir le remboursement du sevrage tabagique ?
En France, la Sécurité sociale reconnaît l’importance de cette démarche et propose un remboursement du sevrage tabagique.
Mais comment en bénéficier concrètement ?
Le remboursement du sevrage tabagique par l’Assurance Maladie
L’Assurance Maladie prend en charge une partie des coûts liés au sevrage tabagique. Ce remboursement s’applique aux substituts nicotiniques et à certains médicaments prescrits pour vous aider à arrêter de fumer.
Jusqu’à récemment, cette prise en charge se faisait sous forme d’un forfait de 150 € par an et par personne. Désormais, les substituts nicotiniques sont remboursés à hauteur de 65 % par l’Assurance Maladie s’ils sont prescrits par un professionnel de santé habilité à prescrire ces traitements.
Les 35% restants sont à votre charge mais, selon votre contrat, votre mutuelle peut vous les rembourser. C’est le cas avec les complémentaires santé de la MNSPF !
Cela permet un remboursement adapté à la durée du traitement et non plus limité par un montant annuel. De plus, grâce à ce système, le prix de vente des substituts est unique sur tout le territoire, facilitant ainsi l’accès aux traitements pour tous.
Certaines personnes bénéficient même d’une prise en charge à 100 %. C’est le cas des personnes en affection de longue durée (ALD), pour lesquelles les substituts nicotiniques font partie des prestations définies. Si vous êtes concerné, vous n’aurez donc rien à payer pour ces traitements.
Pour bénéficier de cette prise en charge, il vous suffit de suivre quelques étapes simples :
- Présentez votre Carte Vitale à jour lorsque vous achetez les substituts en pharmacie.
- Montrez l’ordonnance.
- Vous devez avoir l’âge requis pour le médicament prescrit (cela peut varier entre 12, 15 ou 18 ans selon le produit).
Vous pouvez consulter ici la liste des substituts nicotiniques remboursables par l’Assurance Maladie.
Il est important de noter que les substituts nicotiniques peuvent également être achetés librement, sans ordonnance ! Cependant, pour bénéficier du remboursement, une prescription reste nécessaire.
La varénicline est également remboursée à hauteur de 65 %. En revanche, le bupropion n’est pas pris en charge par l’Assurance Maladie, bien qu’il puisse être prescrit dans certains cas spécifiques.
Les méthodes d’arrêt du tabac non remboursées par la Sécurité sociale
Bien que certaines méthodes soient très populaires, elles ne sont pas toutes remboursées par la Sécurité sociale.
1 – Le vapotage
Le vapotage permet de maintenir la gestuelle du fumeur tout en délivrant une dose de nicotine sans les substances toxiques et cancérigènes du tabac. Chaque année, des centaines de milliers de personnes parviennent à arrêter de fumer grâce à la vape.
Une étude anglaise a même montré que la cigarette électronique est plus efficace que les substituts nicotiniques traditionnels ! Après un an, 18 % des utilisateurs de vape avaient arrêté de fumer, contre 10 % pour ceux utilisant des substituts nicotiniques.
Cependant, la vape présente aussi des inconvénients. Elle ne libère pas complètement de l’addiction à la nicotine.
En effet, un an après avoir arrêté de fumer :
- 80 % des anciens fumeurs utilisant la vape continuent de vapoter ;
- Seulement 20 % des utilisateurs de substituts nicotiniques les utilisent encore.
En somme, la cigarette électronique peut devenir une nouvelle habitude, difficile à abandonner.
En 2021, le Haut Conseil de la santé publique a mis à jour son rapport sur la cigarette électronique, concluant qu’elle permet de réduire l’exposition aux substances toxiques du tabac, mais qu’elle peut aussi entraîner une co-consommation de vape et de tabac, sans réelle réduction de consommation.
De plus, les effets à long terme sur la santé restent encore insuffisamment connus et le vapotage est de plus en plus populaire chez les jeunes de moins de 18 ans, ce qui pose des questions de santé publique.
Pour toutes ces raisons, le vapotage n’est pas remboursé par l’Assurance Maladie.
2 – Les médecines douces
Les médecines douces, telles que l’hypnose, la méditation ou l’acupuncture, sont parfois utilisées par les fumeurs pour faciliter leur sevrage. Ces méthodes, bien que naturelles, n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques suffisantes pour prouver leur efficacité.
Le but de ces méthodes n’est pas de réduire directement l’addiction à la nicotine. Elles visent plutôt à réduire le stress ou l’anxiété, des facteurs qui peuvent contribuer au maintien de l’addiction au tabac.
Par exemple, l’hypnose peut aider certains fumeurs en les aidant à mieux gérer leurs émotions, mais elle n’agit pas directement sur les récepteurs nicotiniques du cerveau. De même, la méditation et l’acupuncture sont davantage axées sur la relaxation et le bien-être général que sur l’élimination de la dépendance.
Ces méthodes ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale.
Cependant, certaines mutuelles proposent le remboursement des médecines douces, ce qui peut couvrir une partie de ces dépenses. Si vous envisagez d’utiliser l’une de ces méthodes pour vous aider à arrêter de fumer, renseignez-vous auprès de votre complémentaire santé pour connaître les possibilités de prise en charge !
Conclusion
Arrêter de fumer est une démarche exigeante, mais c’est aussi l’une des meilleures décisions que vous puissiez prendre pour votre santé.
Prenez le temps de vous renseigner sur les solutions qui correspondent le mieux à vos besoins et n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour maximiser vos chances de réussite.
Vous avez déjà fait le premier pas en vous informant, maintenant, il est temps de passer à l’action !