Dépistage du cancer du sein gratuit : tout savoir

3 octobre 2024 | Prévention

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes en France. En 2018, il a causé plus de 12 000 décès. Depuis 2004, un programme national de dépistage organisé de cancer du sein permet aux femmes asymptomatiques âgées de 50 à 74 ans de bénéficier d’un examen pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie tous les deux ans. 

Ce programme a permis de réduire la mortalité liée au cancer du sein d’environ 20 %. En effet, la survie à cinq ans :

  • atteint 99 % lorsque le cancer est détecté à un stade précoce ;
  • contre seulement 26 % lorsqu’il est découvert à un stade tardif.

Mais en quoi consiste précisément ce dépistage ? Comment se déroule-t-il et comment pouvez-vous en bénéficier ? Quand faut-il se faire dépister ?

Nous vous expliquons tout dans cet article.

 

I – Comprendre le dépistage du cancer du sein organisé

1 – Les facteurs de risque

Outre les facteurs de risque liés à l’âge et aux antécédents personnels et familiaux, certaines habitudes de vie peuvent augmenter le risque de développer un cancer du sein, ce qui rend le dépistage d’autant plus important.

  • Le surpoids : en particulier après la ménopause, il peut accroître la production d’œstrogène, une hormone liée à l’augmentation du risque de cancer du sein.
  • Le manque d’activité physique : une activité physique régulière aide à réguler les niveaux hormonaux et à maintenir un poids sain, réduisant ainsi le risque de cancers.
  • L’alimentation : une alimentation riche en graisses saturées et pauvre en fruits et légumes peut augmenter les risques.
  • La consommation d’alcool : trop forte et/ou trop fréquente,  augmente fortement le risque de cancer.

 

2 – Les bénéfices du dépistage du cancer du sein

Un des principaux avantages d’un dépistage régulier est de gagner du temps et donc d‘augmenter considérablement les chances de guérison. En effet, plus un cancer est détecté tôt, plus les chances de survie sont grandes.

De plus, un diagnostic précoce permet d’utiliser des traitements moins lourds et qui laissent moins de séquelles.

Par ailleurs, ce programme de dépistage organisé du cancer du sein permet de bénéficier de procédures très efficaces : les radiologues sont spécialement formés pour cet examen, et une seconde lecture des mammographies est systématiquement réalisée.

Des normes strictes sont fixées et des contrôles réguliers sont réalisés pour garantir des dépistages efficaces et respectueux des patients.

 

3 – Comment se déroule l’examen de dépistage ?

Lors d’un dépistage, deux actes sont réalisés :

  • un examen clinique (directement sur la patiente)
  • une mammographie (radio des seins).

La mammographie consiste à comprimer les seins entre deux plaques pour obtenir des images précises. Ce geste peut provoquer une gêne ou une douleur passagère, mais il ne dure que quelques secondes. Cette compression est nécessaire pour détecter d’éventuelles anomalies et assurer un dépistage efficace.

Les professionnels de santé s’efforcent de réduire l’intensité et la durée de la douleur. Si vous avez déjà eu une mauvaise expérience ou si vous appréhendez la mammographie, n’hésitez pas à en parler avec le radiologue avant l’examen. Il saura vous rassurer et adapter sa pratique pour que le dépistage se passe dans les meilleures conditions possibles.

 

II – Comment faire un dépistage du cancer du sein ?

1 – Vous recevez l’invitation de l’Assurance Maladie et le bon de prise en charge

À partir de l’âge de 50 ans, vous recevrez automatiquement une invitation de l’Assurance Maladie pour participer au dépistage organisé du cancer du sein. Ce courrier inclut un bon de prise en charge, ainsi qu’une liste des radiologues agréés dans votre département.

Vous pouvez alors prendre rendez-vous chez un radiologue de votre choix figurant sur la liste.

Si vous ne réalisez pas l’examen, une première relance vous sera envoyée. En cas de non-réponse après cette relance, une seconde vous sera adressée six mois plus tard.

Depuis 2024, les relances sont notifiées directement sur votre compte Ameli. Seules les personnes sans compte Ameli continuent de recevoir ces notifications par courrier.

Si vous n’avez pas reçu ce courrier, n’hésitez pas à :

En cas de perte du courrier, vous pouvez également contacter votre CPAM au 3646 (appel gratuit) pour recevoir une nouvelle invitation.

 

2 – Vous faites le dépistage du cancer du sein

Le jour de votre rendez-vous, vous n’avez aucune avance de frais à faire.

Il vous suffit de présenter votre carte vitale ainsi que le courrier de l’Assurance Maladie. Les frais de l’examen sont pris en charge intégralement par l’Assurance Maladie, qui règle directement le radiologue.

Après la mammographie, les images sont examinées par le radiologue, puis par un second. Cette double lecture permet de détecter 6 % de cancers supplémentaires et de réduire le nombre de faux négatifs.

 

3 – Vous recevez les résultats chez vous

Les résultats du dépistage vous sont envoyés par courrier sous un délai d’environ 15 jours. Vous pouvez également choisir d’envoyer une copie à votre médecin traitant, votre gynécologue ou tout autre médecin de votre choix.

Si les images révèlent une anomalie, des examens complémentaires (comme une échographie ou une biopsie) peuvent être nécessaires. Ces examens sont pris en charge dans les conditions habituelles. Dans ce cas, une mutuelle qui prend à cœur sa mission de prévention peut être d’une grande aide.

Gardez à l’esprit qu’un dépistage tous les deux ans ne garantit pas l’absence de cancer ni ne prévient son développement.

Si vous observez un changement quelconque dans vos seins entre deux dépistages, il est essentiel de consulter rapidement votre médecin. Il peut s’agir de :

  • l’apparition d’une grosseur dans le sein ou sous l’aisselle ;
  • d’une modification de la peau (rougeur, bleu, aspect peau d’orange) ;
  • d’une rétractation ou d’un changement de couleur du mamelon ;
  • ou encore d’un changement de forme générale du sein.

 

III – Quand faut-il faire un dépistage du cancer du sein ?

Entre 50 et 74 ans dans le cadre du programme de dépistage

Le cancer du sein se déclare majoritairement après l’âge de 50 ans, représentant 80 % des cas. C’est pourquoi, à partir de cet âge et jusqu’à 74 ans, toutes les femmes asymptomatiques peuvent bénéficier gratuitement d’un dépistage du cancer du sein tous les deux ans.

Un dépistage régulier est recommandé pour maximiser les chances de détecter un éventuel cancer à un stade précoce. Un dépistage biennal permet à la fois :

  • de réduire les risques de passer à côté d’un cancer ;
  • de minimiser l’exposition aux rayons X utilisés lors de la mammographie.

Il est important de noter que les femmes ayant déjà eu un cancer du sein bénéficient d’un suivi spécifique et ne sont pas éligibles à ce programme de dépistage organisé.

Avant l’âge de 50 ans, en l’absence de symptômes, le dépistage systématique n’est pas recommandé. Après 74 ans, si vous souhaitez continuer à être dépistée, il est conseillé d’en discuter avec votre médecin ou votre gynécologue.

Entre 25 et 49 ans et après 75 ans, consultez chaque année un gynécologue, une sage-femme ou votre médecin généraliste pour un examen clinique de vos seins. Votre médecin pourra, s’il le juge nécessaire, vous prescrire une mammographie. Dans ce cas, l’examen est remboursé par l’Assurance Maladie à hauteur de 70 % du tarif conventionnel, et votre complémentaire santé peut couvrir le reste, selon les garanties de votre contrat.

 

En cas de risque élevé

Certaines femmes présentent un risque important de développer un cancer du sein en raison de leur histoire familiale ou d’autres facteurs spécifiques. Dans ces cas, un suivi plus rapproché et des examens supplémentaires peuvent être nécessaires.

 

1 – Un risque très élevé à cause d’une mutation génétique

Le risque est considéré comme très élevé lorsque plusieurs membres de la famille ont eu un cancer du sein et qu’une mutation génétique (gène BRCA1 ou BRCA2) a été identifiée.

Même si la transmission de la mutation n’est pas automatique, le risque de développer un cancer du sein est significativement plus élevé.

Un médecin spécialiste peut évaluer ce risque et proposer un test génétique pour confirmer la présence d’une mutation.

Si une mutation est détectée, vous bénéficierez d’une prise en charge totale des actes de surveillance, incluant :

  • un examen clinique tous les six mois à partir de 20 ans ;
  • des examens radiologiques (IRM, mammographie et/ou échographie) à partir de 30 ans.

 

2 – Autres facteurs de risque élevé

Certaines conditions médicales augmentent également le risque de cancer du sein. Cela inclut :

  • la présence de lésions atypiques du sein ;
  • des antécédents personnels de cancer du sein, de l’utérus ou de l’endomètre ;
  • ou encore une exposition à une irradiation thoracique avant l’âge de 30 ans.

Dans l’un de ces cas, un suivi spécifique peut vous être proposé. Vous pourrez bénéficier d’un dépistage pris en charge avant l’âge de 50 ans, ainsi que des examens supplémentaires dont vous avez besoin en plus de la mammographie.

 

IV – Quelles sont les limites du dépistage du cancer du sein ?

Bien que le dépistage du cancer du sein soit un moyen très efficace pour détecter la maladie à un stade précoce, il n’est pas sans risques. Toutefois, il est important de noter que les bénéfices de ce dépistage l’emportent largement sur les risques potentiels.

    1. La survenue d’un cancer entre deux dépistages
      Il est possible qu’un cancer se développe entre deux dépistages. Bien que cette situation soit rare, elle souligne l’importance de rester attentive entre deux mammographies. Si vous remarquez quelque chose d’inhabituel, consultez immédiatement votre médecin.
    2. Le surdiagnostic et le surtraitement
      Un dépistage peut révéler des cancers qui n’auraient pas évolué ou qui auraient évolué très lentement. Cependant, il est actuellement impossible de prédire l’évolution de ces cancers. Par précaution, tous les cancers détectés sont donc traités, ce qui peut entraîner un surtraitement.
    3. Les faux négatifs
      Malgré les précautions prises, comme la double lecture des mammographies, il est possible que certains cancers ne soient pas détectés. Heureusement, ce risque est considérablement réduit grâce aux procédures rigoureuses mises en place dans le cadre du dépistage organisé.
    4. Le risque de cancer radio-induit
      La mammographie utilise de faibles doses de rayons X, ce qui peut, à long terme, induire un cancer radio-induit. Cependant, ce risque est extrêmement faible : on estime qu’il concerne 1 à 10 cas pour 100 000 femmes ayant réalisé une mammographie. En revanche, le dépistage permet de sauver bien plus de vies que le nombre de cas potentiels de cancers induits par les rayonnements.
    5. Les faux positifs
      Il arrive que le dépistage détecte des anomalies qui s’avèrent bénignes (majoritairement des kystes) et pour lesquelles un traitement court suffit. Sur 1000 dépistages réalisés, environ 90 révèlent une anomalie, mais seulement 7 sont diagnostiqués comme des cancers.

 

Conclusion

 

Le dépistage du cancer du sein est une décision personnelle. Même si une mammographie n’est pas un moment agréable, elle peut permettre de détecter le plus tôt possible le cancer le plus courant chez les femmes.

En vous faisant dépister tous les deux ans entre 50 et 74 ans, vous maximisez vos chances de le détecter à un stade précoce, ce qui augmente considérablement les chances de guérison et permet d’éviter des traitements lourds.

Dans tous les cas, à partir de l’âge de 25 ans, restez à l’écoute de votre corps, suivez les recommandations de dépistage, et n’hésitez pas à consulter un médecin si vous avez des questions ou des inquiétudes.

Si vous avez d’autres questions sur ce sujet (invitation non reçue, fiabilité du dépistage, prothèses mammaires, etc), consultez le site de l’Institut national du cancer.

Votre santé est précieuse, et le dépistage est un moyen essentiel de la préserver !

Sources : 

 

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