Les sapeurs-pompiers volontaires (SPV) représentent près de 80 % des effectifs de sapeurs-pompiers en France.
Leur mission est essentielle au fonctionnement des services de secours, notamment dans les zones rurales et périurbaines.
Un sapeur-pompier volontaire est une personne qui consacre une partie de son temps, en parallèle de sa vie professionnelle, familiale ou étudiante, à des interventions de sécurité civile. Il est formé, encadré, et perçoit une indemnité pour son engagement.
Mais comment devenir sapeur-pompier volontaire ?
Quelles sont les conditions à remplir ?
Quelles démarches faut-il entreprendre? À quoi s’attendre une fois recruté ?
Dans cet article, nous répondons à toutes vos questions. Si vous envisagez de rejoindre les rangs des SPV, ce guide est fait pour vous !
I – Les étapes préliminaires pour devenir sapeur-pompier volontaire
S’engager comme sapeur-pompier volontaire (SPV) ne se fait pas du jour au lendemain. Il s’agit d’un véritable engagement citoyen, qui nécessite de remplir certaines conditions, de suivre une procédure bien définie et de se former avant de pouvoir partir en intervention.
Etape 1 : vérifier que vous répondez aux conditions d’engagement
Avant d’entamer toute démarche, il est essentiel de s’assurer que vous êtes éligible à l’engagement volontaire. Les conditions sont fixées au niveau national par la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.
Quel âge faut-il avoir pour devenir sapeur-pompier volontaire ?
Pour devenir sapeur-pompier volontaire, vous devez :
- avoir au minimum 16 ans au moment de déposer votre candidature. Si vous avez moins de 18 ans, une autorisation écrite de vos représentants légaux est obligatoire.
- avoir moins de 60 ans.
Faut-il être français pour s’engager comme SPV ?
Non, pas nécessairement. Vous devez être :
- de nationalité française,
- ressortissant de l’Union européenne,
- ou étranger en situation régulière sur le territoire français, avec un titre de séjour en cours de validité.
Les conditions d’aptitudes médicales et physiques
Pour être sapeur-pompier volontaire, une bonne condition physique est indispensable.
Lors d’une intervention, vous pouvez être amené à courir et à porter des charges lourdes. Il est donc impératif de vérifier que vous avez les aptitudes physiques nécessaires !
Voici quelques conseils simples pour améliorer votre condition physique avant de postuler comme sapeur-pompier volontaire :
- Pratiquez un sport d’endurance : course à pied, vélo ou natation par exemple.
- Travaillez le renforcement musculaire : misez sur des exercices fonctionnels : pompes, squats, gainage, tractions, etc.
- Soyez régulier : mieux vaut s’entraîner 3 fois par semaine de manière régulière que de forcer ponctuellement !
- Soignez votre hygiène de vie : alimentation équilibrée, sommeil suffisant et bonne hydratation font des miracles.
Le casier judiciaire
Pour devenir sapeur-pompier volontaire, le bulletin n°2 de votre casier judiciaire sera vérifié. Celui-ci ne doit pas contenir de condamnation incompatible avec l’exercice des fonctions de SPV.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les conditions pour vous engager comme sapeur-pompier volontaire, cliquez ici.
Etape 2 : Contacter le SDIS de votre département
Si vous êtes motivé et que vous remplissez les conditions ci-dessus, contactez le SDIS du département dans lequel vous habitez. Vous pouvez également vous rapprocher d’une caserne locale, pour échanger avec un responsable et poser toutes vos questions.
Sur le site web ou directement sur place, vous pouvez obtenir un dossier de candidature à remplir avec :
- une fiche de renseignements ;
- une lettre de motivation ;
- un CV ;
- un justificatif de domicile ;
- une pièce d’identité ;
- autres pièces justificatives.
Etape 3 : réussir le processus de sélection
Votre dossier est examiné par les responsables du SDIS. Votre profil est retenu ?
Bravo !
Vous serez ensuite convoqué pour :
1 – Un entretien de motivation
Le but de cet entretien est d’abord de vérifier votre motivation, votre compréhension des responsabilités liées à l’engagement… et votre disponibilité. En effet, les SPV doivent pouvoir se rendre disponibles régulièrement et sur certaines plages horaires.
Lors de cet entretien, on vous demandera certainement comment vous comptez concilier cette activité avec votre emploi ou vos études.
2 – Une évaluation médicale
L’examen médical est obligatoire.
Il est réalisé par un médecin agréé par le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) et a comme objectif d’évaluer votre état de santé général et notamment vos capacités respiratoires, cardiaques et votre résistance à l’effort.
Nul besoin d’être un athlète de haut niveau mais avoir une bonne condition physique est nécessaire pour pouvoir être SPV.
3 – Des tests physiques
Certains SDIS organisent des épreuves physiques. Celles-ci ne sont pas éliminatoires, contrairement à celles du concours de sapeur-pompier professionnel. Leur objectif est essentiellement de fournir des indications sur votre forme physique, vos forces et vos axes d’amélioration.
Lors de ces tests, on évalue votre endurance, votre résistance, vos capacités de course à pied, d’agilité, de port de charge, etc.
Cette évaluation est ensuite utile pour orienter votre formation de SPV !
Étape 4 : signer un engagement et devenir sapeur-pompier volontaire !
Si toutes les étapes sont franchies avec succès, vous êtes officiellement recruté en tant que sapeur-pompier volontaire !
Vous signez alors un engagement de 5 ans, renouvelable.
Cet engagement comporte des obligations de formation, de disponibilité et de respect du règlement intérieur du SDIS.
II – Comment se passe la formation de sapeur-pompier volontaire ?
Avant de pouvoir intervenir sur le terrain, tout sapeur-pompier volontaire suit une formation initiale obligatoire, adaptée à son futur rôle au sein du centre de secours.
Cette formation est progressive, encadrée, et permet d’acquérir les compétences indispensables à votre sécurité, celle de vos collègues et celle des personnes secourues.
L’objectif : vous permettre de réaliser des missions de secours en autonomie.
1 – Une formation obligatoire pour devenir sapeur-pompier volontaire
La formation initiale est la première étape après la signature de votre engagement. Elle est dispensée et encadrée par le SDIS auquel vous êtes rattaché.
Sa durée et son organisation peuvent légèrement varier selon les départements, mais elle repose sur un socle commun national.
Ses objectifs sont :
- apprendre les gestes de premiers secours en équipe ;
- s’initier aux techniques de lutte contre l’incendie ;
- être capable de porter assistance sur des interventions variées ;
- savoir utiliser les équipements spécifiques en toute sécurité ;
- comprendre les règles de fonctionnement d’un centre d’incendie et de secours.
Elle est organisée en modules qui s’articulent en deux grandes catégories :
- d’un côté, une formation de tronc commun (valable pour tous les SPV) ;
- de l’autre, des formations spécifiques selon la fonction occupée.
Les modules couramment proposés sont les suivants :
-
- Secours à personne (SAP) : gestes de premier secours, dégagement d’urgence, protection de la victime, transport.
- Lutte contre l’incendie : fonctionnement des lances, progression en milieu enfumé, port de l’ARI (appareil respiratoire isolant).
- Sécurité en intervention : travail en binôme, communication radio, procédures d’urgence.
- Connaissance des risques et du matériel.
En général, la formation initiale s’étale sur 3 à 6 semaines cumulées, soit 120 à 180 heures. Elle peut être répartie sur plusieurs mois, selon vos disponibilités (soirs, week-ends, vacances scolaires, etc.).
Certains SDIS proposent également un stage intensif sur plusieurs semaines consécutives.
2 – Une formation progressive
Vous ne devenez pas opérationnel immédiatement. Vous devez d’abord valider les modules selon un parcours précis. En effet, à chaque fin de module, une évaluation pratique ou théorique est organisée.
Lorsque les compétences de base sont validées, vous pouvez commencer à participer à certaines interventions, sous la supervision d’un équipier expérimenté.
Enfin, lorsque vous avez validé l’ensemble des modules de votre formation, vous obtenez le statut d’équipier. Vous pouvez alors partir en mission de manière autonome dans le cadre de votre nouveau rôle !
Ce système progressif garantit que chaque SPV est opérationnel dans le respect des règles de sécurité.
3 – Une formation continue
Votre parcours de formation ne s’arrête pas une fois la formation initiale terminée. En effet, en tant que SPV, vous êtes tenu de maintenir vos compétences à jour grâce à :
- des recyclages réguliers : tous les 1 à 3 ans, selon les modules ;
- des exercices de caserne : manœuvres, simulations, mises en situation…
- des formations complémentaires : conduite de véhicules, secourisme avancé, interventions NRBC (risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques), feux de forêt, secours en milieu périlleux, etc.
La participation à ces formations est obligatoire pour rester opérationnel. Elle fait partie intégrante de votre engagement comme sapeur-pompier volontaire.
En outre, elles peuvent vous ouvrir des perspectives d’évolution. Avec de l’ancienneté et selon vos envies, vous pouvez :
- accéder à des fonctions de chef d’agrès (encadrement d’une équipe en intervention),
- devenir vous-même formateur, instructeur, infirmier sapeur-pompier, ou même officier volontaire (avec des responsabilités de commandement).
Certaines formations sont également reconnues en dehors du cadre des pompiers, comme le certificat de secourisme ou l’habilitation à l’usage d’équipements spécifiques.
III – Être sapeur-pompier volontaire au quotidien
Une fois recruté et formé, le sapeur-pompier volontaire entre dans une nouvelle phase : celle de l’engagement opérationnel.
Cette étape implique de participer à des interventions réelles, de respecter un planning de disponibilité et les règles de fonctionnement du centre de secours.
Concrètement, à quoi devez-vous vous attendre une fois que vous serez en service ?
Quelles sont les missions d’un sapeur-pompier volontaire ?
Le sapeur-pompier volontaire intervient dans tous les domaines de la sécurité civile. Ses missions sont aussi variées que déterminantes pour la population.
Les principales missions concernent :
- Le secours d’urgence à personne : accidents domestiques, malaises, chutes, accouchements, détresses respiratoires… Vous pouvez être amené à intervenir dans des situations sensibles, parfois critiques, où la réactivité et le sang-froid sont essentiels.
- La lutte contre les incendies : qu’il s’agisse d’un feu de maison, de véhicule ou de forêt, vous êtes formé pour sécuriser les lieux, éteindre le feu et protéger les personnes.
- Les accidents de la route : désincarcération, balisage de zones dangereuses, secours aux blessés, etc.
- Les interventions techniques : inondations, fuites de gaz, chutes d’arbres, etc.
- Les actions de prévention : visites de sécurité dans les établissements recevant du public, sensibilisation aux risques ou participation à des événements, par exemple.
Quel est le rythme d’un SPV ?
L’un des atouts du volontariat est sa souplesse.
En effet, vous ne devez pas être disponible en permanence et c’est vous qui déclarez vos disponibilités, en accord avec votre emploi du temps. En pratique :
- Le temps moyen d’engagement est d’environ 1 000 heures par an, soit environ 80 heures par mois.
- Certains SPV s’engagent davantage, d’autres moins.
- Vous pouvez être de garde à la caserne (physiquement présent) ou d’astreinte à domicile (appelable à tout moment pendant une période donnée).
- La planification se fait en lien avec votre encadrement, souvent via des outils numériques internes.
Cette flexibilité permet d’intégrer des profils très variés : étudiants, salariés, indépendants, parents, retraités… L’engagement doit cependant rester régulier pour conserver votre statut et vos compétences.
Quel est le montant de l’indemnisation d’un sapeur-pompier volontaire ?
Contrairement à un pompier professionnel, le sapeur-pompier volontaire n’est pas salarié. Cependant, il perçoit une indemnité horaire pour chaque heure consacrée à l’activité. Son montant varie en fonction de votre grade :
- Sapeur : 8,61 €
- Caporal : 9,24 €
- Sous-officier : 10,43 €
- Officier : 12,96 €
Cette indemnité est versée pour les interventions, les gardes et les astreintes, mais aussi pour les périodes de formation, d’entraînement ou de présence lors d’événements.
Elle est non imposable et non soumise à cotisations sociales.
Conclusion :
Devenir sapeur-pompier volontaire, c’est faire le choix d’un engagement concret et utile. C’est consacrer une partie de son temps à secourir, protéger et accompagner tout en continuant à mener sa vie professionnelle, familiale ou étudiante.
Si vous avez le goût de l’action, l’envie d’aider les autres et la capacité à travailler en équipe, le volontariat chez les sapeurs-pompiers peut être fait pour vous !
A la MNSPF, nous avons décidé de protéger celles et ceux qui sauvent les autres. Pour cela, nous proposons des offres de complémentaire santé pensés pour répondre aux besoins des sapeurs-pompiers.
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